Après plusieurs tentatives ratées contre le gouvernement de Maduro depuis un mois au Conseil de sécurité, Washington met en œuvre une fois de plus tout ce qu’il peut pour faire asseoir au pouvoir le chef de l’opposition qui lui a déjà fait allégeance. Dans ce sens, le représentant des États-Unis à l’ONU a présenté un projet de résolution inédit dans l’histoire des Nations unis sur le Venezuela. Il appelle le Conseil de sécurité à s'impliquer directement dans les affaires intérieures de l'État souverain qu’est le Venezuela, en destituant Nicolas Maduro, ce qui a contraint Moscou et Pékin à y opposer leur veto pour le bloquer.
La Russie et la Chine ont mis leur veto à la résolution sur le Venezuela que les États-Unis ont présentée au Conseil de sécurité des Nations unies, appelant la destitution par l’ONU du président légitime du Venezuela.
Le texte réclamait également que l'aide humanitaire puisse être livrée au Venezuela alors que selon certaines sources, les camions en provenance de la Colombie transportaient des armes américaines destinées aux partisans du président par intérim Juan Guaido.
L'Afrique du Sud a aussi voté contre le projet de résolution, tandis que l’Indonésie, la Guinée équatoriale et la Côte d’Ivoire se sont abstenus.
Alors que la crise politique au Venezuela est entrée dans une nouvelle phase après les interventions directes de Washington dans les affaires du pays, la Russie et la Chine ont tiré la sonnette d'alarme sur la politique interventionniste de l'administration Trump.
L'ambassadeur russe aux Nations unies, Vassili Nebenzia, a justifié le veto de la Russie par sa crainte qu'une telle résolution puisse servir à préparer une « vraie intervention (militaire), pas humanitaire ».
« Les autorités du Kremlin craignent que la réunion du Conseil de sécurité ne soit instrumentalisée pour favoriser une ingérence directe au Venezuela qui n’aura, certes, rien à voir avec une action humanitaire. Pour la simple et bonne raison que le Conseil de sécurité est incapable de trancher la crise prévalant au Venezuela » a-t-il souligné.
Le président américain a récemment prétendu que Washington a mis sur la table toutes les options possibles au sujet du Venezuela. Les propos et la réaction du représentant spécial des États-Unis pour le Venezuela, Elliott Abrams, sont tout autre: il a rejeté les accusations proférées par Moscou concernant la décision de Washington d’intervenir manu militari dans ce pays sud-américain.